vendredi 6 juillet 2012

Transat vers Québec- 2ème étape

Lundi 11 juin :

Départ de Horta sous un épais brouillard et donc une visibilité très limitée. Nous quittons l’île à 12 h TU en passant par le sud avant de prendre une route directe vers St Pierre. D’abord peu de vent, génak puis génois car le vent refuse et ensuite un vent de 10 à 12 nœuds se lève et nous permet d’ouvrir les voiles. Nous marchons alors à 9 nœuds et les dauphins jouent avec le bateau.





Mardi 12 juin :

Vers 5 h nous avons passé la dernière île des Açores, Flores et la route est dégagée de toute terre jusqu’à St Pierre.
A 9 h TU 39°37 N et 31° 30W. Route au près au 280 par 15 nœuds de vent du 240.



Pour le repas du soir, nous essayons de faire chauffer une boite de conserve dans la bouilloire, toujours périlleux au près car la bouilloire se promène dans toutes les directions. Le résultat est bon mais rend la bouilloire inutilisable pour un thé ou un café. Il faudrait nettoyer la bouilloire à chaque utilisation à cause de la colle et de l’étiquette de la boite.






Mercredi 13 juin :

Après une nuit calme avec un vent régulier en force et en direction, je me réveille sous un ciel bien chargé.
Rémi prend des fichiers pour affiner le routage. Nous devrions toucher des vents portants dès demain. Toutefois l’angle du vent réel diverge de 20° avec l’angle annoncé par les fichiers.
A 9 h TU nous sommes par 41°15 N et 35°06 W avec un vent de 10 nœuds du 280 et une route au 315 à 8 nœuds.
Nous profitons de ces bonnes conditions pour envoyer Rémi dans le mat effectuer quelques réparations.





Jeudi 14 juin:

Le vent prend du nord comme prévu. Vers 12 h nous établissons le génak qui nous porte en route directe à plus de 10 nœuds.
A 12h TU 43°10 N et 38°53 W. 14 nœuds de vent du 45, vitesse 11 nœuds au 275.
Un peu plus tard nous envoyons le grand spi et nous voyons 2 baleines à 25 mètres du bateau.
L’après midi resté pluvieux, se dégage vers 19 h et sous grand spi nous commençons à atteindre des vitesses intéressantes de 16 nœuds bien calées.
La nuit, par contre, fut agitée. Le vent monte progressivement et la mer grossit, ce qui nous impose de nombreux changements de voiles : grand spi, génak, génois. GV haute, 1 ris puis 2 ris.
Une pointe à 21 nœuds sur la route de fond est à signaler et cela sous pilote, lequel est d’une efficacité remarquable. Malgré la fatigue, nous sommes ravis et excités par la vitesse du bateau.

Vendredi 15 juin :

Le jour se lève avec la pluie et le vent prévu au 90 est au 130, ce qui nous oblige à un bord vers le sud. Le bateau va vite sous GV à 2 ris et solent.
A 12 h TU 43°31 N et 44°04 W.
Durant l’après midi le vent s’établit au 75 avec une moyenne de 20 nœuds. Les vagues nous portent dans des surfs interminables. Vu sur le GPS 21,76 nœuds.



Samedi 16 juin :

A 8 h TU nous entrons dans les bancs de Terre Neuve, témoins les deux énormes bateaux usine de pêche que nous avons croisés à plus de 300 milles de St Pierre.


La température à l’intérieur du bateau est tombée à 12°C. Nous commençons à superposer les couches de polaire. Le bateau va toujours vite et mouille bien. Nous avons essayé d’assécher l’intérieur.
Le grand spi a explosé cette nuit, il a chaluté et s’est pris dans la quille. Les garçons ont bataillé pendant une heure pour le remonter à bord en lambeaux.
Un avion de reconnaissance nous a survolé par deux fois et nous a salué. Cette visite inattendue est le premier contact depuis notre départ des Açores.
Les incidents matériels que nous avons subis ont inspiré à Renaud cette phrase : "la limite ne doit pas être matérielle mais humaine" que nous avons longuement méditée.

Dimanche 17 juin :

Le réveil est encore plus froid qu’hier et les jeunes ont du mal à sortir de leur duvet. Les quarts de nuit deviennent difficiles à prendre. Le vent qui nous arrive du Groenland est glacial.
A 9 h TU nous sommes par 45°32 N et 55°03 W. Nous marchons à 10 nœuds par un vent travers de 13 nœuds.

Le soleil est bien présent ce matin mais il n’arrive pas à nous réchauffer. Nous sommes à 80 milles de St Pierre que nous aurions du atteindre ce soir si nous n’avions pas décidé de faire route directe sur Gaspé car les conditions de navigation vont changer dans les prochains jours et nous obligeraient, en cas d’arrêt à St Pierre, à naviguer au près.
Nous avons un contact VHF avec un cargo et nous passons à son arrière pour ne pas le gèner. Nous avons droit à un salut amical.


Pour la première fois depuis le départ, nous devons faire du moteur pour faire avancer le bateau. Depuis Horta, notre moyenne sur 1350 milles est de 9,3 nœuds.
Nous sommes maintenant dans l’embouchure du St Laurent qui est si vaste que nous ne voyons aucune terre. Nous sommes passés à 50 milles au sud de St Pierre et Miquelon.
Avant le repas du soir, nous avons vu deux orques chasser à 400 mètres du bateau.
A 23 h TU nous sommes par 46°19 N et 57°16 W.


Lundi 18 juin :

A 10h TU nous avons un vent faible de 5 nœuds qui nous permet de faire route vers Gaspé distant de 260 milles. Samuel a pu me souhaiter la fête des pères par mail et David nous a fait savoir les résultats des élections législatives de la veille.
Nous sommes assez près des côtes sans toutefois les voir. Le fleuve est très large.
A 6 h TU nous voyons les côtes de Nouvelle Ecosse sur bâbord, une semaine après avoir quitté Horta.


Mardi 19 juin :

0h TU, minuit mais il fait encore jour !
Le soleil se couche sur l’île Brion qui se trouve à 6 milles de nous, dernier obstacle avant Gaspé distant de 140 milles.
Nous filons à 9 nœuds sous petit spi par 47°42 N et 61°19 W avec 10 nœuds de vent du 210.
Vers 6 h nous passons sous génois car le vent refuse.

Nous arrivons dans la baie de Gaspé et nous avons la surprise de voir Picoty, un class 40 inscrit à la Transat Québec – St Malo , suivi d’un autre class 40 qui viennent de quitter Gaspé.



Nous nous amarrons au quai d’accueil de Gaspé à 17 h TU soit 13 h locale.
Nous avons parcourus 1794 milles depuis Horta à une moyenne de 9,34 nœuds.


Mercredi et jeudi 20 et 21 juin :

Nous sommes accueillis très chaleureusement par les membres de la capitainerie Le wifi est puissant et nous permet de rassurer la famille par Linphone ou par mail. Un Imac est disponible à la capitainerie.
Nous faisons la connaissance d’un couple de français et leurs 3 enfants, amis d’enfance de Samuel Manuard, qui nous ont donné diverses informations sur la vie au Québec. Ils sont partis depuis 4 ans et nous avons pu échanger des livres déjà lus.
Le directeur de l’école de voile nous fait visiter la région en 4*4 et nous avons pu voir les bouées de course de Percé et de Gaspé. Nous dégustons une bière « Pit Caribou » chez un de ses amis qui est député du coin et qui tient un bistrot face à la mer. Nous poussons ensuite jusqu’à Percé où nous attends un repas de pâtes au saumon arrosé d’une bière blanche.


La route de Percé à Gaspé traverse des forêts immenses où vivent des ours près des rivières à saumon, des chevreuils et inconnus chez nous des Orignaux. La nature est magnifique et nous sommes vraiment petits dans cette étendue végétale.
Nous avons gouté la spécialité locale : la poutine. C’est une ration de frites avec une sauce barbecue avec du fromage fondu et un hamburger.


Nous avons l’occasion de croiser une manifestation dite des casseroles des étudiants de Gaspé.



Nous avons prévu un départ pour Québec, distant de 350 milles dans la soirée pour profiter des vents portants annoncés. Nous estimons la traversée à 2 jours.

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